LA defense nationale en RD Congo

LA defense nationale en RD Congo

« Ba mbone, Ba nsime »  : Quels enjeux autour de la militarisation du champ universitaire congolais ? 

« Je n’ai pas encore l’idée sur la nature et le contenu desdits cours, mais je pense qu’on se limitera aux maniements des armes à petits calibres étant donné que ces enseignements ne doivent pas se confondre avec la formation militaire » 

Fin 2022, une année après la résurgence du M23/ARC au Nord-Kivu, aussi avec l’instauration des mécanismes et structures de résolution des conflits, Kinshasa avait finalement voté la loi instaurant les cours basiques et à caractère militaire dans les universités et Instituts Supérieurs congolais. Précédemment, ce sont des formations militaires qui étaient proposées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire. Mi-2023, le gouvernement Sama Lukonde, dans son compte-rendu tenu à Kinshasa, annonçait un projet d’Ordonnance-Loi instituant le corps de Réserve Armée de la Defense. Cette dernière devra recruter des personnels civils dans le cadre de services militaires contractuels, d’anciens militaires démobilisés et des civils qui se sont mobilisés dans le cadre de l’article 64 de la constitution afin de renforcer la défense nationale comme cela se fait ailleurs (en Belgique par exemple).

Ces deux politiques publiques ont été contestées. D’un côté par certains Congolais bien qu’elles aient été bien appréciées par d’autres. Pendant que la mobilisation avait facilité le recrutement des «vigiles», des quotas par province ont été limités et conduits à Kitona (Lukambil 2016) pour une formation militaire, l’armée congolaise reste débordée malgré le recrutement des mercenaires roumains et biélorusses avec un mandat non-offensif, qui éprouvent des difficultés à faire face aux menaces internes (hybrides, le M23 et terrorisme ADF/MTM) dans l’Est du Congo. Outre la politique de l’état de siège, qui serait assiégée à son début par la présence des groupes armés, malgré ses prolongations, les résultats sont critiques bien qu’elle ait été revue dernièrement. Les risques sécuritaires complexes ne permettent pas la sécurisation dans ses limites géographiques afin de faciliter la stabilité de ses frontières.

Plusieurs politiques de sécurisation avaient été mises en place. En marge des opérations militaires Sukola 1 et 2, les politiques multilatérales contre-insurrectionnelles et celles bilatérales (RD Congo-Burundi) (United States.Dept of the Army 2007) sont sur terrain et se complexifient. Dans les confusions, connexions et lamentations, les acteurs Étatiques congolais auraient préféré opter pour la diplomatie d’accusation publique du Rwanda avec des impacts sur certains RDF. Dans cette politique de « weaponisation of everything », comme le souligne le géopolitologue Mark Galeotti (Galeotti 2022), des officiels congolais auraient recruté des musiciens et politiques afin d’amplifier les accusations contre les « agresseurs rwandais » dans les « salons » diplomatiques pour qu’ils obtiennent des condamnations. En dehors des Américains qui avaient, publiquement, dénoncé le Rwanda, d’autres États le disent difficilement.

Par ailleurs, dans le contexte d’une progression du M23, contrôlant certaines zones des territoires de Rutshuru, de Nyiragongo et de Masisi, l’armée aurait été tantôt trahie, tantôt débordée. Si elle observe sans rien faire, le M23 avait bénéficié des ralliements de militaires rwandophones (en majorité Tutsi) qui seraient discriminés au sein de Forces Armées de la RD Congo. Tantôt ce sont des jeunes rwandophones qui seraient suspendus parce qu’ils sont Congolais et ont une morphologie Hutu ou Tutsi. Face à la résistance des Mai-Mai Nyanga, Hunde, et celle des Nyatura, le M23/ARC est en face de plusieurs ennemis notamment les FARDC, des groupes armés fragmentés comme des alliés circonstanciels : Lutter contre l’« agression » RFD/M23 comme des communiqués le disent.

« (…) personnellement, l’introduction des cours à caractère militaire dans les universités en RDC a été accueillie de différentes manières en fonction de la perception de la situation sécuritaire du pays.

Par Josaphat Musamba & Godefroid Muzalia Kihangu

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